Dans les derniers mois, OCZ est passée par pas mal de changements, en commençant par son rachat par le groupe Toshiba. Quelques années avant ça, OCZ sortait ses premiers SSD qui n'ont pas tous eu la fiabilité escomptée, mais ça n'a pas empêché OCZ de toujours travailler dur pour rester en tête du développement technologique, et se montrer compétitive. Dans cette interview, Tobias Brinkmann - Vice President, Global Marketing - et Daryl Lang - Senior Vice President Product Management - vont répondre à quelques une de nos questions.
Tobias Brinkmann et Daryl Lang
Seulement quelques mois nous séparent du rachat d'OCZ par Toshiba. Qu'est ce que cela veut dire pour l'utilisateur final et quels seront les bénéfices pour le professionnel ?
Tobias: OCZ Storage Solutions faisant partie du groupe Toshiba est maintenant totalement autonome pour la fabrication de ses SSD ce qui impacte nos clients et le marché en général de façon très bénéfique.
Ce qui nous manquait par le passé était l'accès direct à la NAND nécessaire pour rester compétitif sur le marché aujourd'hui tout en se positionnant comme un acteur viable de ce dernier.
Le marché du SSD est un des segments grandissant le plus vite de l'industrie IT aujourd'hui. D'après les analystes, la taille du marché sera de $23 milliards d'ici 2017, donc avoir un accès direct à la NAND sera un atout majeur dans la compétition.
Notre but est maintenant de récupérer plus de parts de marché aussi bien du côté du consommateur que dans les entreprises.
OCZ était la première société à lancer un SSD pour le grand public en 2008. Depuis, nous avons agrandi notre portefeuille de brevets et de propriété aussi bien par nos développements personnels que par des rachats.
Notre contrôleur Barefoot 3 est l'un, si ce n'est le plus performant des contrôleurs du marché, spécialement quand il s'agit de performances soutenues.
Nous possédons maintenant les quatre grands piliers qui vont nous permettre d'augmenter nos parts de marché : un contrôleur propriétaire qui domine le marché, des applicatifs et logiciels, un firmware et un accès direct à la NAND.
Pendant longtemps, la marque OCZ était associée à des soucis de qualité. Quelles en étaient les raisons et qu'allez-vous faire pour changer cette image ?
Tobias : Comme je l'ai dit plus tôt, OCZ était la première société à lancer un SSD grand public en 2008 et avec ça nous étions aussi le premier constructeur à lancer un grand nombre de contrôleurs, comme le SandForce par exemple. Être premier sur le marché a certainement des bénéfices, par contre, vous avez forcément à faire face à des bugs qui sont éliminés avec le temps. Lorsque vous êtes la marque qui est la première sur le marché et qui détient une majorité de ses parts, vous aurez obligatoirement une plus mauvaise image.
Nous sommes aujourd'hui dans une position différente : nous avons nos propres technologies et le contrôle total du développement et de la fabrication. Nos produits actuels basés sur le contrôleur Barefoot 3 et utilisant la NAND 19nm de Toshiba ont, et de loin, le plus bas taux de retour de tous les produits que nous avons pu lancer, ce qui confirme les procédures de développement, teste et qualité sur lesquelles nous nous sommes concentrés.
L'histoire d'OCZ est jonchée de difficultés. Quelle a été la stratégie d'OCZ pour gérer les hauts et les bas ?
Tobias : Notre stratégie a toujours été de continuer d'innover sur le marché dans lequel nous étions impliqués. Cela nous a valu comme résultat un cumule de technologies propriétaires et de brevets. Faisant maintenant partie du groupe Toshiba, nous avons maintenant tout ce qu'il faut pour regagner nos parts de marché.
Le nombre de cycles P/E qu'une mémoire NAND est capable d'endurer se trouve dans un ordre de grandeur que les utilisateurs peuvent réellement comprendre. Malheureusement pour le fabricant, ce nombre n'est pas incroyablement élevé. De quelles manières OCZ le traduit-il en années de vie ?
Daryl : Les cycles P/E de la NAND flash ne sont que le début de l'histoire de l'endurance réelle d'un lecteur. Il est important d'en comprendre un peu plus au sujet de l'endurance de la flash et par la suite on peut regarder le niveau d'endurance d'un lecteur. C'est un sujet compliqué comprenant énormément de variables. Je vais le simplifier à l'extrême pour éviter qu'il soit trop écrasant. La spécification du flash ne se limite pas à un nombre de cycles P/E, c'est un nombre de cycles P/E avec un certain nombre de correction d'erreurs (ECC) a une température donnée, et avec un rétention fixe des données en fin de vie. Ce n'est pas rien. Pour rester dans un cadre simple et puisqu'on parle de produits grand public, oublions la température. Les techniques avancées d'ECC ont un impact significatif sur la durée de vie d'un lecteur, OCZ comme la plupart des vendeurs de SSD ne néglige pas le temps et les efforts à ce sujet. Il n'y a pas de livre de recettes standard pour cela, et OCZ, comme ses concurrents, fait sa propre “sauce secrète”. Indépendamment de la technologie et des techniques, un niveau d'endurance brut est atteint. Sur ce point de départ, le firmware prend en charge toute la mémoire NAND flash, pour faire simple disons qu'il l'entretient. Ce processus d'entretien nécessite des données à déplacer dans la NAND flash, consommant un peu de son endurance. Cette consommation est communément appelée WAF ou facteur d'amplification d'écriture (Write Amplification Factor). La performance de ce processus est définie par la charge de travail demandée au SSD, ainsi que par les algorithmes du firmware. Du fait que rien de tout cela ne puisse être traduit en quelque chose de compréhensible par un utilisateur final, OCZ note ses lecteurs grand public en fonction du total d'information qui peut être envoyé de l'hôte (ici le PC) vers le SSD. Le type de données, comment elles sont gérées et le processus d'entretien sont à toutes fins utiles un problème que OCZ se doit de gérer. Ce qui veut dire que les chiffres annoncés ne sont pas gravés dans le marbre et que dans d'autres conditions les résultats pourraient être plus hauts.
Également associés à la fiabilité et à l'endurance, on trouve les performances soutenues. Qu'a fait OCZ au cours des dernières années pour assurer une performance maximale en lecture/écriture dans le temps ?
Daryl : Les performances soutenues et l'endurance vont en fait ensemble. La performance du processus d'entretien dont on parlait plus tôt joue directement sur les performances soutenues. Pour faire simple, moins d'entretien laisse plus de temps pour les performances.
Quelle méthode utilise OCZ pour tester la fiabilité et l'endurance de ses SSD ?
Daryl : OCZ fait tourner une variété de tests propriétaires qui s'alignent sur des tests industriels standards comme les JEDEC JESD218 et JESD219.
Sur différent fora, on trouve des histoires étranges sur des cas de RMA avec OCZ. Quelles sont les étapes lorsqu'un client retourne un disque qui aurait été endommagé ?
Tobias : Diverses données ont été publiées dans le passé qui ne reflètent pas nos réelles conditions de RMA. Vous devez considérer un certain nombre de facteurs lorsqu'une tierce partie vous donne des informations :
Ils ne testent pas le produit et ne prennent pas en compte les produits qui ont été retournés pendant le temps de réflexion que chaque consommateur à le droit de prendre.
En plus de cela, les pourcentages de RMA ne sont représentatifs que si vous comparez les retours à un certain volume. Je connais certains des chiffres que nous avons vus par le passé qui étaient basés sur de très petites quantités rendent les données non pertinentes et donnent juste une mauvaise image.
Et enfin, nous faisons passer une sérieuse batterie de tests aux lecteurs qui nous sont retournés et un gros pourcentage d'entre eux sont NTF (no trouble found, pas de problème détecté).
Une fois tout cela dit, nous travaillons continuellement à améliorer tous les aspects de notre business. Avec nos derniers produits les Vertex 460 et Vector, nous avons relevé le plus bas taux de RMA de l'histoire de tous nos produits et ce grâce à différents facteurs : premièrement, ils sont basés sur notre contrôleur, notre firmware et la meilleure NAND du marché – 19nm Toshiba.
C'est aussi le résultat de nos efforts incessants pour améliorer nos procédures de développement et de test.
Il serait intéressant de connaitre les étapes nécessaires, dans le cas d'une garantie ou d'un RMA. OCZ peut-il donner un exemple ?
Tobias : Toshiba s'est porté acquéreur des biens de la société et pas de son passif, mais nous sommes heureux que la nouvelle organisation soit capable de continuer à apporter son support aux anciens clients avec les SSD courants. Cela prend en charge la grande majorité des consommateurs et tous les clients de l'entreprise que nos meilleurs produits comme le Vertex, le Vector SATA et le RevoDrive PCIe, qui continueront d'être pris en charge. Les Agilitie Series sont sur leur fin de vie et nous serons capables de les prendre en charge une année de plus. Tous les produits OCZ Storage Solutions lancés après l'acquisition, ainsi que les futurs projets, auront une prise en charge complète de garantie.
Quels sont les challenges les plus excitants pour OCZ à court, moyen et long termes ?
Tobias : J'ai parlé des quatre piliers (contrôleur, firmware, nand, software) plus tôt, maintenant qu'on les a, notre challenge le plus excitant à court terme est de prendre l'avantage d'être un fournisseur SSD gérant toute la chaine de conception, fabrication et vente en faisant partie de Toshiba et faire grossir notre part de marché aussi bien pour le grand public que pour les entreprises.
À moyen et long termes, nous avons déjà un certain nombre de produits next-gen dans les tuyaux, la clef va être de continuer à innover et lancer des produits leaders du marché pour se positionner au sommet de ce dernier.
Peut-être un petit Teaser : OCZ va-t-il lancer un lecteur capable de changer la donne en 2014 ?
Tobias : Le lancement du Vertex 460 qui utilise de la NAND 19nm de Toshiba est venu seulement quelques jours après l'annonce de l'acquisition. Notre produit phare en SSD grand public, le Vector series, était déjà basé sur de la NAND Toshiba, maintenant tous les lecteurs de nos clients utilisent cette NAND premium de Toshiba.
Pour ce qui est des produits pour entreprise, nous avons récemment lancé les ntrepid 3000 series avec de la NAND Toshiba et nous avons récemment annoncé les nouveaux Z-Drive 4500 Series, utilisant de la NAND 19nm Toshiba, cette dernière est la plus avancée, robuste et abordable des cartes PCIe actuelles et inclut le nouveau software d'OCZ, WXL.
Un nouveau produit intéressant pour les enthousiastes et le marché des stations de travail est actuellement en développement – le nouveau RevoDrive qui utilisera notre propre contrôleur en plus de NAND Toshiba 19nm, ce qui promet des performances incroyables.